Je voulais voir Animal Kingdom. Mais, erreur de ma part ?, ce n’était pas le film projeté lorsque je suis entré dans la salle. Pourtant, je n’ai pas regretté mon incursion dans cet autre royaume animal.
La conquête n’a pas eu une bonne critique. On lui a reproché de ne rien nous apprendre de nouveau.
En fait, c’est la logique qui se dégage de ce connu regroupé en un temps court qui est intéressante.
À commencer par Nicolas Sarkozy : étrangement, je n’avais jamais pensé qu’il pouvait être en permanence comme il est dans ses discours. Je croyais qu’il s’était inventé un personnage, homme du peuple. Pas du tout.
L’histoire de La conquête, c’est Colombo contre Talleyrand. D’un côté quelqu’un qui ne fait aucun effort pour se conformer aux exquises conventions de la diplomatie française, et de ses palais, et qui ose être ce qu’il est et dire ce qu’il pense, de l’autre l’establishment des hauts fonctionnaires, sommet d’hypocrisie perfide.
Mais si Sarkozy n’avait été que Colombo, il aurait échoué. Un nombre insuffisant d’électeurs se reconnaît dans les valeurs qu’il aime. Il a donc cherché pour ses discours des rédacteurs qui pensent comme ceux qu’il voulait attirer. La manœuvre a réussi, mais il n’y a plus eu de cohérence entre acte et parole.
Sarkolumbo, un peu réducteur? Sarkozy hante les palais de la République depuis plus de trente ans. De Neuilly au Budget, à l'Intérieur, et pour finir à l'Elysée, il s'est parfaitement rôdé aux mécanismes de la classe politique et des hauts fonctionnaires. Mais lui, contrairement à Villepin, a gagné sa légitimité par le vote...
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