Curieusement, c’est un très bon élève, jusqu’au Lycée, qu’il
trouve froid et hostile. Il rejoint alors la communauté sympathique des petits
voleurs (apparemment la grande majorité des enfants d’immigrés), connaît la
prison où il apprend l’arabe et découvre le Coran.
Qu’en déduire ? Qu’il en faut extrêmement peu pour devenir
un terroriste. Le mécanisme semble le suivant : formatage à la
consommation x chômage = petite délinquance. La prison fournit alors le
mécanisme de socialisation qu’attendait l’individu, qui trouve sa voie :
la croisade.
La théorie de Lorenz dit
ceci : le rôle des rites sociaux est de canaliser l’agressivité de
l’individu. Pour certaines parties de la population, les rites d’intégration
dans la communauté nationale ne fonctionnent plus. D’autres se sont substitués
à eux.
Cela montre aussi peut-être qu’une forme d’économie de
marché et de libéralisme qui veulent que l’homme soit une sorte d’électron
libre se trompent : l’individu est social par nature.
Intéressant, mais la question est aussi de comprendre pourquoi il sort du lycée pour verser dans la petite délinquance.
RépondreSupprimerJ'ai lu que son père "disparaît dans la nature" au moment de son adolescence".
Le guide et l'exemple que représente son père n'est plus là pour lui montrer les voies.
Il n'est ni le premier ni le dernier à sortir de la scolarité suite à des problèmes familiaux. Tous ne versent pas pour autant dans la petite délinquance.
RépondreSupprimerOui. ça semble cela: c'est quelqu'un qui a besoin d'un guide à l'adolescence et qui finit par le trouver dans un mouvement extrémiste. Je note aussi que la famille n'est pas absente: sa mère le pousse à revenir à l'école, ainsi que son frère. Ils sont peut-être maladroits, mais il n'est pas facile d'être habile dans ces circonstances.
RépondreSupprimerCependant, ce que je retiens est que ce cas particulier est fréquent. 1) Les adolescents ont besoin d'un mécanisme qui leur permette de former leur identité d'homme. 2) La famille n'est pas toujours armée pour le leur apporter (divorce, parents maladroits ou débordés...). En outre, lorsque l'on dispose de camps d'entraînement au Pakistan, même un échec de socialisation infime peut faire d'énormes dégâts.
La société doit donc recréer / renforcer des dispositifs qui permettent de rattraper les individus qui s'égarent. Il y a l'école, il y a eu l'armée. Visiblement la prison et la religion sont contreproductives. Nos mécanismes de solidarité extrafamiliaux ont besoin d'être repensés. Il faut aussi chercher à savoir comment éviter qu'un adolescent fragile ne soit transformé en tueur.