L’interlocuteur est obligé d'entrer dans la logique implicite de la question, sous peine de paraître idiot.
The Economist, ma lecture favorite, est un champion du
framing. Dès qu’il y a un problème mondial, il sous entend que sa solution est
économique.Ce qui n'a pourtant rien d'évident. Tout d’abord, les périodes de
plein emploi et de prospérité n’ont pas été des périodes où l’économie régnait
en maître, mais au contraire des temps de réglementation. À l’envers, dans les
périodes de grande déréglementation l’humanité à eu recours à la charité (RSA,
ONG…) pour nourrir son prochain. Ensuite, cette hypothèse conduit à asservir
l’homme à l’économie, une chose. Il n’y a pas besoin de s’appeler Karl Marx
pour penser que c’est inacceptable.
La technique du framing s’est déployée récemment à
échelle industrielle. Nos partis politiques ont ainsi rebaptisé ce qui servait
leurs intérêts de noms qui sous-entendaient l’approbation de la morale collective.
La gauche est « de progrès », par exemple. Pour la droite, les riches
sont les « créateurs de richesse », ou « travaillent dur »,
le loisir (du pauvre) est de « la paresse ». Aux USA elle est
« pro life », favorable à la vie (i.e. anti IVG et contraceptif).
Compléments :
- MYERS, David G., Intuition: Its Powers and Perils, Yale University Press, 2004.
- La technique du changement de nom a été théorisée par Ayn Rand, figure tutélaire du néoconservatisme.
- À l’époque de leur déclin, les Grecs faisaient aussi un grand usage de cette technique, depuis elle est réapparue périodiquement. (SAHLINS, Marshall, The Western illusion of human nature, Prickly paradign press, 2008.)
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