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samedi 26 mai 2012

Petit traité de manipulation : le sophisme

Lorsque Tony Blair a été accusé d’avoir manipulé l’opinion britannique pour la précipiter dans la guerre d’Iraq, il a répondu que c’était une guerre juste. Autrement dit la faute était vénielle, car la fin justifiait les moyens.

Le sophisme est une perversion de la rationalité. Il fait passer pour un raisonnement rigoureux ce qui ne l’est pas. Le procédé consiste essentiellement à justifier une conclusion prédéfinie par ce qui semble aller dans son sens, sans prendre en compte ce qui la contredit.

The Economist, ma lecture favorite, donne des exemples de sophismes à longueur de pages. Tout ce qui sert sa cause (le libre échange et la gloire de la Grande Bretagne éternelle) est vu positivement, au contraire de tout ce qui la dessert (la France, la zone euro, la main visible de l’État).

Comme M.Blair, le sophiste pense qu’il a raison, et que la fin, l’instrumentalisation de la raison, justifie les moyens.

Cette croyance s'associe naturellement au protestantisme. En effet, certaines de ses formes estiment que Dieu couronne ses élus de leur vivant, en leur accordant un talent, une vocation. Autrement dit, si vous êtes particulièrement doué pour quelque chose (faire des affaires, être un bon élève…), c’est probablement que vous avez été choisi par Dieu.

M.Blair est catholique. Il n’y a pas besoin d’être protestant pour s’estimer un surhomme. Le sophisme est une pathologie de la confiance en soi !

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