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mercredi 13 juin 2012

Inventons l’Europe ?

La série de billets que je consacre cette semaine à la crise européenne montre qu’elle a quelque chose d’irréel.

Nos gouvernants bâtissent une nation : l’Europe ! A chaque crise, ils ajoutent une pierre à l’édifice. Mais ils le font à regret, à reculons, mal, sans plan, contraints et forcés, et surtout sans le dire à leur opinion publique.

Nous avons été placés dos au mur par les pères de la zone euro. Ils l’ont créée en sachant fort bien qu’ils nous condamnaient au changement par la crise, avec un risque non négligeable que cette crise soit fatale. Ils nous croyaient certainement trop stupides pour comprendre notre intérêt.

Qu’il s’agisse de la création des USA ou de la France, des nationalismes de 1848, chaque mouvement a été porté par l’enthousiasme populaire. Et cet enthousiasme n’avait absolument rien à voir avec des considérations économiques. L’Europe a-t-elle la moindre chance de réussir si elle est construite, délibérément, contre la volonté de ses peuples ?

Et si la solution à cette crise était d’élaborer un projet européen réellement enthousiasmant ? 

2 commentaires:

  1. J'aime beaucoup que tu parles de la volonté des peuples. On ne lit plus que des réflexions sur les conséquences économiques de telle ou telle mesure. Si par exemple le peuple français ne veut pas d'euro mais que l'euro est meilleur l'économie française, comment peut-on dire qu'il est mauvais de sortir de l'euro ? Selon quel critère ? Mais tu l'as déjà noté dans un billet précédent: les rôles se sont inversés, ce n'est plus l'économie qui est au service des peuples...

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  2. Ma vision est la suivante. Elle vient de mon expérience de l'entreprise.

    Le dirigeant arrive à une conclusion après des années de réflexion. A ce point, il va l'appliquer à son entreprise. Elle résiste. Il pense qu'elle est stupide. (Il l'a, en fait, toujours pensé, c'est pour cela qu'il ne l'a pas associée à sa réflexion.)

    Mais si l'entreprise résiste, c'est parce qu'elle ne comprend pas ce qu'il veut faire. Et quand elle voit ce qu'il fait (le comment) elle ne perçoit que des dysfonctionnements de mise en oeuvre.

    Il en est pareil pour l'Europe. Ses pères n'ont fait aucun effort pour nous présenter ce que pouvait être son avenir. Peut être que s'il l'avaient fait nous en serions arrivés aux mêmes conclusions qu'eux. Peut-être aussi que nous aurions pu leur donner quelques bons conseils de mise en oeuvre. Peut-être que cela leur aurait évité de la rater aussi magnifiquement...

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