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lundi 18 juin 2012

Pense-t-on par soi-même ?

Ce blog m’a sorti du néant intellectuel. J'étais muré dans mes certitudes, me dis-je aujourd'hui. Grâce à lui, j’ai découvert beaucoup de problèmes difficiles à résoudre. Mais, pour autant, est-ce que ma pensée a évolué ? Deux observations m'affirment, paradoxalement, que non :
  1. Depuis toujours, je suis assez proche de l’opinion majoritaire et de ses nuances fortes, avec toutes leurs fluctuations. Pas de changement ici.
  2. J’ai mal connu mon père, homme très discret. En particulier, une (petite) partie de sa vie échappait à sa famille. Il lisait beaucoup, mais ne parlait pas de ses lectures. Je me demande maintenant s’il ne menait pas une réflexion sur des sujets de société. En fait, il s’intéressait au même type de livres que moi, aujourd’hui. Et je me demande s’il ne poursuivait pas le même type d’interrogations, et s’il ne le faisait pas de la même façon : par enquête bibliographique. Il est même possible qu’il ait eu les mêmes sujets d’indignation épidermique que moi. Mais, contrairement à moi, cette quête était personnelle. Il ne cherchait pas à changer le monde. Héritage de ma mère.
Quatre hypothèses :
  1. Ma réflexion n’a pas eu d’impact fort sur ma façon d’agir. Je reste marqué par mes origines.
  2. Justement, je suis resté attaché à mes origines, et non à la culture des classes dirigeantes françaises.
  3. Nos décisions non raisonnées sont peut-être raisonnables, puisque la raison ne parvient pas à les remettre sérieusement en cause. La raison rationalise l’inconscient ?
  4. Pour que le travail de la raison change vraiment le cours de notre vie, il faut qu’elle ait eu le temps de construire une sorte de modélisation du monde qui lui donne un avantage concurrentiel. Est-ce ce que les scientifiques entendent par le fait qu’il faudrait dix ans pour faire un génie ? 

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