Au temps où la police ne protégeait pas les caricaturistes (wikipedia) |
Une
obscure vidéo suscite des mouvements violents au Moyen-Orient. Des Américains
sont assassinés. Et voilà que Charlie Hebdo fait de la surenchère. Pourquoi
prendre le risque de faire tuer ses concitoyens ?
Trois logiques susceptibles d’expliquer ce paradoxe.
- La liberté d’expression. Et si notre réaction aux mouvements moyen-orientaux avait été trop timorée ? Et si nous avions vécu une sorte de Munich du droit d’expression ? Peut-être aurait-il fallu employer le napalm, déclencher un jihad ?... Dans cette hypothèse, Charlie H obéit à la logique du martyr, qui donne sa vie pour une cause qui le dépasse. Mais sommes-nous encore au temps de Jules Valès ou de Daumier ? Le martyr est devenu malaisé lorsque l'on est protégé par la police.
- La supériorité occidentale. Les populations du Moyen-Orient semblent particulièrement sensibles à ce qui touche leur religion. Pourquoi les insulter ? Il y a des actes symboliques que nous trouvons inadmissibles, nous aussi. Par exemple, la désacralisation des tombes. Pourquoi ne pas avoir du respect pour ce qui est cher à d’autres hommes, à moins que nous considérions que ces hommes n’en sont pas ?
- Le bon plaisir. Et si Charlie Hebdo avait voulu faire un coup publicitaire ? se demandait un journaliste. En effet, et si ses raisons étaient personnelles et non sociales ? Et si ce que défendait Charlie Hebdo était simplement l’acception qu’avait Sade de la liberté individuelle, c'est-à-dire n’obéir qu’à son plaisir, au détriment du reste de l’espèce humaine ?
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