McKinsey recommande aux gouvernements de bâtir des
infrastructures et de favoriser le développement d’industries pour lesquelles
ils ont un avantage concurrentiel. Parmi ses propositions : construire des grandes
surfaces. Cela emploiera des « millions de personnes ». Mais cela n’implique-t-il
pas la liquidation du commerce de proximité, qui fait vivre bien plus de monde ?
Les conseils de McKinsey sont-ils adaptés à la nature de la société africaine ?
De même McKinsey veut cultiver l’Afrique. Mais est-ce une bonne idée de
transformer la savane et la forêt africaines en champs ?
Depuis un moment, je me demande si l’histoire du monde n’est
pas celle d’un grand changement : l’adoption de tout ou partie de la
culture occidentale. N’avons-nous pas défini notre modèle comme le progrès, et
les autres formes d’organisation humaine comme « l’abjecte pauvreté » ? Je ne suis pas sûr que l’on puisse faire grand-chose pour
arrêter ce mouvement. Par contre, on peut l’orienter. La marche du changement semble
avoir été identique partout. Le développement européen, et aujourd’hui
asiatique, s’est déroulé en deux phases. Une phase de développement économique
tiré par l’intérêt individuel, puis, fortune faite, solidarité nationale avec
repli sur soi. Deux conditions nécessaires de succès, apparemment : moteur
individualiste et nationalisme.
Alors, quels scénarios pour l’Afrique ? Faute de ces conditions nécessaires, va-t-elle éternellement être une terre de chaos et d’exploitation pour pays développés ? Une gigantesque Somalie ? Constatant son incapacité culturelle au changement, le monde va-t-il la transformer en une réserve pour Indiens d’Amérique ? Autre ?
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