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mercredi 9 janvier 2013

Contre histoire de la philosophie grecque

Je me demandais quelle était l’opinion des anciens Grecs sur le changement. Mais, en lisant, l’Histoire de la pensée de Lucien Jerphagnon, l’envie de raconter l’histoire suivante m’est venue. Attention : elle n’a rien de scientifique et va à l’exact envers du message de l’auteur : la pensée grecque doit être replacée dans sa culture.

L'histoire de la philosophie racontée par un ignare
Les philosophes modernes ont-ils innové ? Les philosophes grecs me semblent avoir tout dit. La philosophie grecque n’est-elle pas une sorte de Bible, d’ailleurs ? Les fondements écrits d’une forme de religion ? Celle de la raison ?

A l’origine, il y a le mythe. Peut-être parce que le mythe va avec une société tribale. Puis les 7 sages, qui sont en fait des organisateurs, des bâtisseurs. La raison apparaît avec la cité ? En conséquence, la perception du monde par le Grec se transforme : du chaos, elle passe au cosmos. La philosophie présocratique culmine avec les sophistes. Comme nos libéraux, ils mettent la raison au service de l’intérêt individuel. La fin justifie les moyens. Sous la force centrifuge de l’intérêt individuel la cité grecque explose. Socrate, Platon et Aristote seront les penseurs de la décadence, des Proust du 5ème avant JC. Socrate, curieusement, ressemble beaucoup à Jésus-Christ. Il met sa société en face de son hypocrisie. Et sa mort est une leçon : il fait passer son intérêt personnel après celui de la société. Prenant le contre-pied de la pensée libérale, Platon veut construire l’édifice social idéal. C’est le champion de la raison pure. Ou le prototype de l’intellectuel totalitaire, qui croit trouver les lois naturelles dans sa tête et nous les imposer ? Père, aussi, des bureaucrates ? En tout cas, sa cité idéale est à l’inverse de la nôtre : les professions libérales et leurs appétits sont tout en bas de la pyramide sociale. Survient alors Aristote, champion de la raison pratique, une sorte de Kant avant l’heure. Le patron des scientifiques. Mais c’est trop tard. La Grèce ne compte plus. Ne pouvant plus agir sur les événements, sa philosophie va aider l’homme à les subir. En fonction de leur caractère, les Grecs choisiront de se contenter de peu, de vivre cachés, ou de se réjouir de leurs malheurs, autrement dit, ils seront sceptiques, épicuriens ou stoïques.

C’est alors que commence l’âge d’or de la Grèce. Rome va lui apporter sa protection, la délivrer de son irresponsabilité, acheter sa culture à prix d’or, et fournir des emplois à ses penseurs. La philosophie, bien de consommation pour parvenus ? Elle devient surtout une justification rassurante de l’édifice social. La philosophie aurait-elle été plus un opium qu’une boussole ?

Le déclin de l'Empire américain
Il est aussi tentant de croire que les USA ont repris le rôle de Rome, pragmatique et inculte, et l’Europe de la Grèce, irresponsable et raffinée. Mais notre Rome moderne paraît vacillante. Comme la première, elle est peut-être arrivée au bout d’un modèle de développement qui repose sur l’exploitation de son environnement. Quant à la raison et la science, elles paraissent toujours aussi incapables de guider nos décisions. Quelle forme pourraient prendre les invasions barbares ? Retour du moyen-âge et du mythe ? 

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