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jeudi 21 février 2013

De l'art du parachutage en entreprise

Dans l’entreprise, il arrive parfois des parachutages. Une personne prend un poste, alors qu’elle ne semble pas en avoir la qualification. Cas usuels : le haut fonctionnaire qui pantoufle, ou le « cousin » qui rejoint l’entreprise familiale. Soit une entreprise dans laquelle atterrit un parachuté, que faire ?

Cas 1 : le dirigeant.
Risque : l’Ancien régime. Les employées croient que la règle du jeu est le privilège de la naissance. Résultat : démotivation, inefficacité et courtisanerie.
Solution : définir les règles du jeu. Montrer que la pièce rapportée répond à une logique d’efficacité et de justice.
Un exemple d’argumentation. L’économiste Frank Knight justifie les rémunérations ainsi. Le salaire dédommage l’employé des risques qu’il prend, idem pour le dividende et l’actionnaire. Quant au propriétaire, il reçoit le profit réalisé par l’entreprise parce qu’il assure les risques non assurables. (Autrement dit, il vendra sa maison s’il ne trouve pas de créditeur.) Dans cette logique un pouvoir familial est une assurance pour l’entreprise. Le parachuté se justifie parce qu’il prend des risques que ne prend pas le salarié. Ce modèle fonctionne encore mieux avec l’Etat français. Puisqu’il sauve les entreprises en cas de faillite, il est logique qu’il mette ses personnels à leur tête. Question de confiance, pas de compétence.

Dans les deux cas suivants, je fais l’hypothèse que le dirigeant n’a pas fait le travail précédent.
Cas 2 : le parachuté.
Risque : se croire illégitime. De ce fait vouloir démontrer sa légitimité en se montrant meilleur que les salariés de l’entreprise. Ce faisant, se ridiculisant, car il faut être un surhomme pour faire mieux que toute une organisation qui se confronte au marché depuis des décennies. En outre, une attitude agressive est une déclaration de guerre qui pousse à la vengeance.
Solution : le donneur d’aide. Affirmer la légitimité de ses collègues (leur compétence). Chercher ce qui leur pose problème, et profiter de sa situation de proximité avec le dirigeant pour améliorer les conditions de travail et de vie de ses collègues, donc l’efficacité de l’entreprise.
Cas 3 : l’employé.
Risque : démotivation. Trouvant la situation injuste, ne plus travailler qu’inefficacement. Ce qui compromet l’intérêt de son travail et ses perspectives d’avenir.
Solution : l’équipe. Il faut analyser les forces et les faiblesses de l’un et de l’autre, et chercher les complémentarités. Exemple caricatural. Le parachuté est proche du dirigeant, mais incompétent (relativement), donc impuissant ; je suis compétent, mais loin du dirigeant, donc impuissant. Mais, je veux faire mon travail, et ne pas perdre mon temps avec un patron capricieux. Pourquoi ne pas associer ma compétence avec le pouvoir relationnel du parachuté ? Et, en plus, ce sera bon pour l’entreprise. 

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