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dimanche 17 mars 2013

Le pape et la liberté de parole

Fait exceptionnel, j’ai suivi l’élection du pape. Un mail du FT m’avait alerté. J’ai voulu savoir qui il était. J’ai trouvé wikipedia bien renseigné. Au moins aussi bon que les journaux. Du coup, je me suis dit que ce blog pourrait peut-être appliquer à François le traitement qu’ont subi Obama ou Sarkozy : qui est le pape ? Version 0 des hypothèses. Il ne serait ni de gauche bien pensante, ni de droite possédante. Il aurait conservé les racines de ses origines. Un peu comme Camus, dans un autre camp ?

Mais une nouvelle a effacé les autres. Le pape aurait-il collaboré à la dictature argentine ? Le secret des sources de France Culture évoquait la question samedi matin. Apparemment, la nouvelle viendrait d’une sorte de croisé de gauche appartenant à un journal partisan de Mme Kirchner, ennemie jurée du pape. On reproche surtout à l’Eglise de ne pas avoir reconnu ses torts pendant la dictature. Mais le pape est jésuite et les jésuites se seraient bien comportés. Une photo sensée l’impliquer n’était pas de lui. Pas clair cette histoire. D’ailleurs que savons-nous de ce qui s’est passé ou se passe en Argentine ? Comment pouvons-nous juger ?

J’en suis arrivé à m’interroger sur la liberté de la parole. Est-elle une panacée ? Certaines paroles semblent avoir beaucoup plus de poids que les autres. En particulier, il y a un avantage à l’attaque vociférante. Surtout lorsque qu’elle joue sur quelques mots clés, associés au mal ou au bien. La défense n’ayant pas forcément les mêmes moyens peut être en situation de faiblesse. Comment se faire une opinion dans ce cas ?

J’ai rencontré un exemple de ce type dans une entreprise. Un manager s’en prenait violemment à la direction. Alors que, jusque-là, il était mal aimé, tout le monde avait pris fait et cause pour lui. La direction ne disait rien. On a appris, plus tard, qu’étant engagée dans un processus de négociation avec ladite personne, elle était tenue au secret. Et qu’elle s’était très correctement comportée. Ce qu’a reconnu, après-coup, le manager. 

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