- Dans mon enfance, la science était fascinante. Elle apportait le confort, la sécurité, mais peut être encore plus, elle était conquête de l’inutile, exploration de l’inconnu pour le seul intérêt de la découverte. Elle était curiosité intellectuelle avant d’être utilitaire. Aujourd’hui, elle est dominée par l’économie, « dismal science » s’il en fut. Elle ne considère que le présent, le connu, le moche. La recherche est à la fois intéressée, donc irresponsable, et médiocre. Elle suscite la méfiance.
- Une autre chose curieuse est que la science que j’ai étudiée était incompréhensible. La mécanique quantique ou la relativité défient la raison. Mais il en est de même du moindre théorème mathématique, ou même des algorithmes que j’utilisais au début de ma carrière. On démontrait qu’ils marchaient. Mais comment avait-on pu avoir une telle idée ? C’est d’ailleurs le principe même de la systémique ou de la théorie de la complexité. Vous assemblez des individus, et alors « émerge » quelque chose qui n’a rien à voir avec eux : un comportement de groupe (un banc de poissons par exemple). Or, aujourd’hui, plus rien ne fait boom. Nous sommes devenus linéaires. Nous entassons, et rien de génial ne se passe plus.
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samedi 2 mars 2013
Pourquoi la science a-t-elle sombré dans la médiocrité ?
J’ai l’impression mal définie que la science et l’attitude
que nous avons à la science ont changé du tout au tout en 50 ans.
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