Que dit Jeanne Bordeau ? Printemps arabe. L’Ancien régime était celui de la parole d’autorité. Le dirigeant parlait. Sa pensée était mise en onde par des professionnels de la manipulation des foules. Internet rend tout cela insupportable. Il nous donne envie de nous le faire (le dirigeant).
Comment le dirigeant peut-il sauver sa tête, Madame
Bordeau ? Le traitement est brutal.
Comme me l'enseigne ce blog, écrire pour Internet est un
art nouveau et difficile. Jeunes ou vieux, professionnels de l’écriture ou non,
très peu de gens le maîtrisent. L’entreprise doit réapprendre à écrire.
D’autant que cette écriture est un dialogue instantané tous azimuts !
Ce n’est pas le plus effrayant. Le problème, c’est la
cohérence. Internet est une multiplicité de médias, et tout le monde parle. La
parole du dirigeant, mesurée, froide et technocratique, est noyée par la
logorrhée anarchique et émotionnelle de ses employés, clients, fournisseurs...
Internet, c’est la victoire des pulsions des foules sur la raison de l’élite.
Et l’élite pourrait périr par là où elle a pêché. En effet,
du temps de mes parents ou de mes grands parents, les employés d’une entreprise
étaient mariés avec elle. Ils étaient ce qu’elle était. Aujourd’hui,
l’entreprise est faite de mercenaires, liquidables à merci. Comment voulez-vous
qu’ils ne profitent pas d’Internet pour vous le faire payer, Monsieur le
PDG ?
Il y a pourtant une solution à tout ceci. Simple et
élégante. C’est le coming out. C’est l’identité. Qu’est-ce que Jeanne Bordeau
entend par là ? Notre identité est ce pour quoi nous sommes prêts à crever.
Les valeurs qui sont plus importantes que notre vie. Une fois que vous avez
trouvé votre identité, vous pouvez répondre du tac au tac à n’importe quoi. Idem
pour l’entreprise.
Comment trouve-t-on son identité ? Par la
confrontation, justement. En écoutant, et en répondant. L’identité est ce qui reste lorsque vous avez résisté
à toutes les agressions. Bien entendu, si votre identité se résume à « je
suis l’élite, je vous méprise », vous ne survivrez pas. Mais, de toute
manière, vous ne pouviez espérer mieux. Au moins vous serez tombé la tête haute.
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