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mercredi 29 mai 2013

Changement, enfants, crise et systémique

Je lis un livre sur la société grecque au temps de Périclès. A cette époque, l’amour est entre hommes. Parler d’amour entre un homme et une femme est suspect. A Athènes, la fillette vit cloîtrée dans la maison de ses parents, jusqu’à sa puberté, elle est alors mariée, et vivra cloîtrée chez son mari. Il y a d’ailleurs une sorte de division des tâches entre femmes. L’épouse pour tenir la maison et produire des enfants - l’homme la voit d’autant moins qu’il est préférable d’avoir peu d’héritiers ; les concubines pour les soins ; les prostituées pour le plaisir. Quant aux enfants, ils n’ont aucun droits, ils peuvent être déposés sur les ordures à leur naissance (ils meurent ou sont récupérés pour devenir esclaves), ou vendus comme esclaves. (Les esclaves sont assimilés à des biens mobiliers.)

Cela peut paraître bizarre. Mais c’est une illustration de ce que le système fait l’individu. Nous sommes conditionnés par notre environnement. Il en est de même aujourd’hui pour la génération Y. Elle appartient à un système qui n’est pas celui de ses parents. C’est parce qu’ils lui appliquent les règles qui avaient cours de leur temps que ceux-ci n’arrivent pas à la comprendre. Parents et enfants sont des étrangers ? (L’affection étant hors système, heureusement ?)

Quand il y a changement de système, il y a rupture de continuité entre règles de vie. Pour vivre et agir dans le nouveau système, il faut adopter les méthodes de l’ethnologue. Il faut observer les natifs du système, et déduire de leur comportement leurs règles de vie, puis s'y conformer. Voilà peut-être les raisons de notre crise et sa solution. Notre système-monde a changé. Nous devons apprendre ses nouvelles règles. Mais nous nous acharnons à appliquer les anciennes. 

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