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mardi 7 mai 2013

Et si le principe même de nos réformes était faux ?

On répète au sud de l’Europe qu’il doit se réformer. Il est inefficace. Il y est très difficile, par exemple, d’être taxi, ou d’ouvrir une pharmacie. De même qu’il est très difficile d’être ingénieur des mines, inspecteur des finances, ou chercheur en physique des particules. De ce fait, ces acteurs économiques peuvent prélever une « rente ». Ils gagnent plus qu’ils ne le devraient. (En général, ce raisonnement ne s’applique pas à Bill Gates. Il n’est pas un rentier, mais un « créateur de valeur ». L’économiste est un Marxiste inversé.) Il suffit de faire sauter ces barrières pour qu’il y ait plus de taxis ou de pharmacies, et que l’on puisse se déplacer ou se soigner pour moins. La logique de la rigueur est là : faire sauter des barrières, pour aller mieux.

Mais, il y a une autre explication au fonctionnement de la société. Elle vient des sciences humaines (et de la systémique) et elle amène à une nouvelle façon de voir la crise. Une société a des fonctions, comme l’homme a des organes. Par exemple, celle des taxis est le transport. Le rôle de ces fonctions n’est pas que l’action, il est aussi l’entretien et le développement de sa compétence. Dans cette vision des choses, il est aussi idiot de faire sauter les structures sociales que de vouloir éliminer les organes du corps. Mais ce n’est pas pour autant que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le corps peut tomber malade. Ce qui signifie que ses constituants ne sont plus dans des conditions correctes de fonctionnement. Il faut donc changer ces conditions pour le remettre sur pieds. Mais pas le changer, lui. 

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