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mercredi 15 mai 2013

Injonction paradoxale comme principe éducatif

L’injonction paradoxale est un best seller de ce blog. Inattendu ! Ce qui m'a fait réfléchir. Et si l’injonction paradoxale était devenue un principe de notre société ? Et si, au lieu de nous contenter d’utiliser les lois sociales existantes à des fins de manipulation, nous les créions pour cela ? Et si, par exemple, nous faisions aimer les desserts à nos enfants pour pouvoir les en priver, et donc les manipuler ? (Manipuler = obtenir un comportement désiré, sans passer par le libre arbitre.)

Rien ne neuf, me dira-t-on. Pour Chester Barnard, pionnier des études de l’organisation des entreprises, l’amour de l’argent avait été inculqué aux Américains pour les rendre facilement manipulables. Et les pères fondateurs des USA désiraient injecter l’impérialisme et le nationalisme dans la culture nationale de façon à la canaliser. Et que dire des régimes totalitaires ?... La nouveauté est l’usage familial de ces techniques. Ainsi, j’ai entendu Les pieds sur terre de France culture donner la parole aux souvenirs d’une Américaine. Les procédés utilisés par sa mère, une féministe militante, pour inculquer sa cause à son enfant m’ont étonné. Ils semblaient sortis de cours de psychologie de la manipulation (qu’elle n’avait pas lus).

Doit-on s’offusquer ? Un individu « libéré » utilise ce qu’il peut pour obtenir ce qu’il veut de son prochain. Et les mécanismes sociaux sont les moyens les plus puissants pour ce faire. D'ailleurs cela ne fonctionne pas parfaitement. Les travaux de Skinner montrent que même un animal n’est pas totalement programmable. Ce qui me fait me demander si cette lutte entre la société et l’homme n’est pas un rite de passage. En effet, c’est en se dégageant de la manipulation ambiante que l'individu parvient à penser pour son propre compte. C’est une naissance qui demande un deuil. (Les Sophistes nous montrent-ils la voie ?)

Question finale. Et si le « libéralisme », et la manipulation sociale qu’il entraîne, produisait des surhommes ? Ce qui ne tue pas renforce. 

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