Ces dernières décennies, les entreprises sont devenues bureaucratiques.
Le critère de sélection des managers est politique. Le tueur gagne, et rend la vie impossible aux personnes compétentes. Et on a appliqué
la philosophie taylorienne à l’organisation : l’homme est devenu un
exécutant, quand il n’a pas été remplacé par une machine. Résultat ? Une
entreprise qui est ouverte à tous les vents de la concurrence, et qui est
incapable de changer en profondeur, tout en changeant sans arrêt ! Comme le note The Economist, les investisseurs s’impatientent.
Les entreprises empilent les bénéfices, mais rien de nouveau n’en sort.
Ce mouvement a été accompagné d’un grand lavage de cerveau. On
nous a dit que ce massacre serait créatif. La grande entreprise ne
crée pas d’emplois, contrairement aux PME. Tout est donc le mieux dans le
meilleur des mondes : les chômeurs vont créer des
emplois ! Mais on ne s’improvise pas entrepreneur ! Et un homme de
talent peut avoir un bien plus grand impact sur le monde dans une grande
entreprise, que dans une poubelle !
Qu’est-ce qu’une entreprise durable ? C’est une
entreprise qui a une assurance sur la vie. Autrement dit un « métier »,
un avantage concurrentiel fort, qui la distingue. Et cet
avantage n’est pas donné par la machine, que tout le monde peut acheter, mais
par l’homme, et le capital social qu’accumule un groupe d’hommes travaillant
ensemble. Si l’entreprise veut redevenir durable, elle doit se donner un
dirigeant qui est un « leader » (au sens des sciences du changement),
et apprendre à recruter et à cultiver les talents sur d’autres critères que leur
capacité à trucider leurs collègues, ou à être des bêtes de somme.
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