Qu'arrive-t-il à The Economist ? La semaine dernière il
reconnaissait qu’avoir donné le pouvoir aux hommes d’affaires était une erreur.
Cette semaine, trois articles s’en
prennent à Internet.
On y lit que l’usage de Facebook cause la déprime chez les adolescents :
chacun n’y parlant que de ses triomphes cela renvoie le lecteur à sa
médiocrité. (« L’émotion la plus
fréquemment suscitée par l’usage de Facebook est l’envie. ») La
relation directe, au moins, nous met en face des hommes tels qu’ils sont. On y
lit aussi qu’Internet produit stress et désorganisation, avec pour premières
victimes les créatifs. Tout d’abord parce que le traitement des mails prendrait
un quart de la journée, en moyenne. Mais surtout parce que l’homme vit en
permanence son travail. Bref, on pensait utiliser Internet au service de l’homme,
et c’est le contraire qui s’est produit. « Il y a certainement des raisons d’en faire beaucoup moins – de rationner
les emails, de réduire le nombre de réunions, de se débarrasser de quelques
dirigeants excessivement zélés. Depuis quelques temps s’impliquer dans son
travail a un retour sur investissement négatif. Il est temps d’essayer une
stratégie bien plus radicale : prendre du recul. » Mais ce serait surtout en dehors de l'entreprise que la perte de productivité produite par Internet serait la plus violente. Internet a remplacé l’emploi fixe traditionnel, par un emploi précaire,
peu productif. « Les
auto-entrepreneurs (40% de la création d’emploi en Angleterre) travaillent plus longtemps – 6 % de plus
que les employés – mais leurs revenus horaires moyens sont moins de la moitié
de ceux des employés. » Internet a aussi « transformé certaines branches de l’économie – la vente de détail, la
musique et l’édition, par exemple -, en grande partie en détruisant des modèles
économiques existants. » « Internet,
par opposition (à l’usine), semble
atomiser la force de travail. En donnant un plus grand contrôle au possesseur
de capital, il pourrait expliquer pourquoi les profits aux USA sont au plus
haut depuis l’après guerre. »
Pour le reste, pas grand-chose de neuf. L’Egypte semble partie pour un scénario algérien. Que ce soit du côté
des frères musulmans ou de celui de l’armée, l’affrontement stimule, en quelque
sorte, les forces du mal. Des composants extrêmement dangereux, masqués
jusque-là, s’affirment et s’affrontent. Inde
/ Pakistan. L’économie pousse les deux pays à s’entendre. Mais c’est tout. L’avenir ?
Peut-être des « décennies de
troubles – « une série de crises ponctuées par l’apathie » ».
En attendant, l’Inde construit une marine de guerre moderne avec porte-avion,
et sous-marins nucléaires. Israël
modifierait sa politique d’implantation. De la Cisjordanie, elle irait vers le Néguev.
Mais, une fois de plus, c’est au détriment des populations locales (Bédouins).
Israël, par ailleurs, relâche une poignée de prisonniers, en signe de bonne volonté. Ce qui n’est pas suffisant
pour les Palestiniens, pour qui les prisons israéliennes ont quelque-chose d’un
rite de passage (« 750.000
Palestiniens sont passés par les prisons israéliennes (depuis 1967) » « 5071 Palestiniens seraient derrière les
barreaux, pour des actes de violence ou de subversion à motivation politique. »).
Pour sa part, l’Amérique, est le premier incarcérateur mondial, loin devant la
Chine. « Un Américain sur 107 était
derrière les barreaux, en 2011 – le taux le plus élevé au monde – et un sur 34
était sous « surveillance correctionnelle » (soit sous les verrous,
soit sous probation, soit en liberté conditionnelle). Un noir a 3,6 fois plus
de chances d’aller en prison en Amérique qu’en Afrique du Sud, en 1993, juste
avant la fin de l’Apartheid. » Mais le pays a décidé de se réformer. « Le coût élevé de la prison a attiré l’attention
à la fois de la gauche et de la droite. » La vertueuse Suède pourrait passer à gauche. Le
parti au gouvernement est pris entre une montée du chômage (8%) et un mouvement
anti immigration.
L’industrie des
médias commencerait à profiter d’Internet. Les revenus passeraient de « produits
physiques » au numérique, téléchargement et streaming, de la vente à la
location. (Remarque : aux USA, les livres électroniques représenteraient 30% des
ventes totales.) Aussi, l’industrie sortirait de ses activités traditionnelles.
« Les journaux entrent dans de
nouveaux métiers tels que le marketing et les conférences. » Quant aux fonds activistes ils en ont après
les entreprises de haute technologie, comme Apple. Pourquoi ? Parce qu’elles
sont remplies d’un argent qu’elles ne savent pas utiliser. Et qu’elles ont du
mal à changer assez rapidement (cf. Microsoft). Qui a tué par le glaive… ?
L’Europe cherche à développer le fret ferroviaire.
Pour cela, il s’agit d’aménager des « corridors » aux travers de l’Europe.
Mais cela coûte cher, demande des collaborations entre Etats, et, de toute
manière, le rail est moins flexible que la route. En tout cas, il semblerait
que ce marché doive-t-être dominé par les chemins de fer allemands. Pour sa
part, un entrepreneur américain envisagerait de construire des trains sous
vides.
Et les groupes d’oiseaux n’entreraient pas en collision en
se posant, parce que, grâce à leur capacité à repérer le champ magnétique, ils
adoptent tous le même angle d’atterrissage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire