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lundi 9 septembre 2013

Les droits de l'homme contre l'homme ?

Il y a quelques-mois je suis tombé sur un curieux article de The Economist. Il parlait de l'Angleterre et de ses jeunes :
Pour eux les causes sociales et morales telles que le droit des homosexuels et l'égalité des sexes sont plus importantes que des choses comme l'assistance sociale ou la santé.
En ce qui les concerne, les gens ont le droit de s'exprimer par ce qu'ils consomment et par leurs choix de vie. 
Chacun pour soi. D'ailleurs "la plupart des jeunes rejettent totalement la politique". La raison de cette attitude a quelque chose d'une prédiction auto-réalisatrice : "les difficultés économiques actuelles et les bénéfices sociaux déclinants semblent forger une génération d'individualistes forcenés". (Ce dont se réjouit The Economist.)

Deux choses me semblent inquiétantes dans ce constat :
  • L'oubli que l'espèce humaine a pu être formidablement généreuse et désintéressée. 
  • Le danger, que je n'avais pas vu, que présente une certaine forme d'usage des droits de l'homme. A savoir, faire oublier le droit humain le plus élémentaire : qu'il n'existe pas de sous-hommes. Et que s'il y a sous-homme c'est parce qu'il y a eu des "conditions" qui ont produit ce résultat. Tout le jeu du "libéralisme" pourrait bien être là : produire des conditions sociales qui créent des classes d'esclaves, au service d'une classe de profiteurs. 
Cet article m'est revenu en tête alors que je discutais du monde que va nous construire la prochaine génération. Je n'aimerais pas qu'elle ressemble à la génération Thatcher. Pour éviter cela, je pense que ma génération a une responsabilité. C'est la dernière qui puisse parler de ce qui a existé avant le lavage de cerveau "libéral".

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