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jeudi 10 octobre 2013

Le seau, la bouteille et les petits cailloux

Une métaphore de Jean-Jacques Auffret (voudrait-il me donner un conseil ?) :

Quand vous communiquez, pensez à vous-même et à votre auditoire comme à un seau et une bouteille.

Le seau (c'est vous) est plein de la connaissance que vous avez de votre sujet et des idées que vous voulez transmettre. Chacun d'entre eux est un tout petit caillou. Il y en a beaucoup dans votre seau car ça fait un petit moment que vous les ramassez avec amour.

Quand on compare le seau avec la bouteille (votre auditoire), quelques différences sautent aux yeux. Tout d'abord, la bouteille a une contenance moindre que votre seau: votre auditoire ne peut, ni d'ailleurs ne veut, en savoir autant que vous sur le sujet en question. Ils ont leurs propres seaux à porter, figurez-vous. Que vous le vouliez ou non, cela implique que vous ne pourrez pas vider entièrement votre seau dans leur bouteille. Si vous ignorez cela, votre communication va consister à tenter de vider tout votre seau. Passé un certain point, la bouteille sera pleine et il y aura beaucoup de petits cailloux par terre, et tant pis pour vous si ce sont précisément ceux que vous teniez le plus à voir au fond de la bouteille…

Si vous en prenez conscience, au contraire, vous aurez à cœur avant de communiquer d'évaluer la contenance de la bouteille, puis de sélectionner dans votre seau une quantité équivalente de petits cailloux à y transvaser. Vous devrez faire des choix, mais à ce prix vous aurez un bien meilleur contrôle du contenu final de la bouteille. Mais la bouteille n'est pas seulement plus petite que le seau, elle a aussi un col étroit. Cela signifie que si vous déversez brusquement une quantité de petits cailloux égale à la contenance de la bouteille au-dessus de celle-ci, bien peu d'entre eux se retrouveront au fond de la bouteille. Donc, pour avoir beaucoup de cailloux dans la bouteille au final, vous devrez contrôler la vitesse à laquelle vous les introduisez: un par un.

Comment mesurer que vous avez réussi ? En cours de route, tout d'abord: ne lâchez un petit caillou supplémentaire que lorsque vous avez entendu le petit caillou précédent résonner au fond de la bouteille. En d'autres termes, restez à l'écoute de votre auditoire et validez bien qu'il ait compris avant de poursuivre. A la fin de votre communication, ensuite: ne regardez pas au fond de votre seau pour contrôler qu'il n'y reste plus de petits cailloux, mais bien plutôt dans la bouteille pour vous assurer que les petits cailloux importants y sont bien.

L'important n'est pas "d'avoir tout dit" mais que "l'essentiel ait été entendu": Il arrive qu'à la fin d'un exercice de communication on se sente "vidé", mais rappelez-vous bien que l'important, c'est surtout que votre auditoire se sente, lui, "rempli". Et quoi de plus sympathique qu'une bonne bouteille bien remplie ?

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