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lundi 7 octobre 2013

Réformes en France : l’échec des traditionalistes

Mes livres reposent sur des exemples. Pour leur en fournir, je me suis penché sur les réformes de l’Etat. Voici un résumé ce que je retire de ces études. Premier volet, les gouvernements qui se sont succédés depuis 68 jusqu’à 2007.

Le principe de leurs réformes est une pensée magique : libéraliser l’économie française la rendra plus efficace.

La stratégie des gouvernements d’après guerre était : plein emploi. Ce qui amenait à maintenir en vie des secteurs non concurrentiels. A partir des années 70, on a laissé sombrer ces secteurs. Surtout on a combattu les rigidités : chômeurs, intérimaires, intermittents, vacataires, pigistes se sont multipliés. Les petites entreprises, plus récemment les auto-entrepreneurs, sont devenus une variable d’ajustement. Mais cette flexibilité a un coût. Les chômeurs, par exemple, sont payés à ne rien faire. D’où cercle vicieux. Plus la France est flexible, plus cela coûte cher à l’Etat, plus il doit prélever d’impôts, moins l’entreprise est compétitive, plus elle demande de flexibilité. Le marché est aussi (surtout ?) déprimé. L’incertitude du chômage, la perte de compétitivité de l’entreprise... conduisent probablement à un phénomène de contraction (désinvestissement, etc.). Et les grandes entreprises (cf. Airbus) quittent le pays.

La faille de notre modèle ? C’est la solidarité. Ceux qui ne sont pas flexibles paient pour ceux qui le sont, et cela enlève tout intérêt à la flexibilité. Pour casser ce cercle vicieux, M.Schröder a cassé la solidarité. Logique.

H.Arendt propose une modélisation de ce changement. C’est la « banalité du mal ». Les gouvernements gaullistes et socialistes sont fondamentalement antilibéraux (au sens financier du terme). Mais, en croyant faire preuve de pragmatisme, ils ont compromis leurs valeurs. A petits pas, le loup est entré dans la bergerie. L’Etat ne peut plus fonctionner. Et sans Etat, notre « flexibilité » est de l’ultralibéralisme version Dickens. 

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