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vendredi 7 février 2014

Changement en Suède

Comment se passe le changement en Suède, est-il plus facile qu’en France ? Voici la question que j’ai posée à Thomas Krän, spécialiste du management interculturel et Suédo-Américain, marié à une Française…

Ce qui domine la Suède c’est la nécessité du consensus. Les idées viennent de partout, beaucoup d’en bas, et sont appliquées par tous impeccablement du fait de ce consensus. Nos grèves, nos manifestations de rue, nos insultes, le comportement de notre ministre du redressement productif… laissent le Suédois perplexe.
Comme en Allemagne, les syndicats ont une influence importante dans l’entreprise. Ce qui a l’avantage, sur le modèle français, de produire une culture de responsabilité, et un large partage des réalités de l’entreprise et de son environnement concurrentiel.
Ce modèle, cependant, n’est pas d’origine. Il a été adopté dans les années trente, pour mettre un terme à une lutte des classes violente. Après guerre la Suède s’est refondée sur le principe que l’homme est bon, et que l'on peut lui faire confiance. Dans les années 90, elle a constaté que cette hypothèse était erronée, et qu’elle l’avait conduite "droit au mur". Elle a donc dû en changer. La Suède est mieux gérée et moins généreuse pour sa population qu’elle ne l’a été.

Alors, le changement se fait-il sans heurts en Suède ? Il tend, surtout, à ne pas se faire. Lorsqu’il s’agit de se réinventer, les entreprises suédoises ont beaucoup de mal à se transformer. Et c’est souvent le marché et sa destruction créatrice qui est l’agent du changement. Faute de pouvoir évoluer, l’entreprise suédoise disparaît. Et elle est plus souvent la cible d’une acquisition qu’elle n’acquiert.

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