Les guerres mitterrandiennes ont été de deux types, opposés. L'un consistait, en quelque sorte, à défendre la grandeur de la France, en Afrique, "continuité et conservatisme". "La France ne serait plus tout à fait elle-même aux yeux du monde si elle refusait d'être présente en Afrique", dit Mitterrand. L'autre commence avec la Guerre du Golfe. Le pays va s'engager désormais dans le règlement des crises internationales. Le rôle et la mission de l'armée changent. On parle maintenant de "projection". Il faut changer les principes constitutifs de l'armée française. La France n'intervient plus seule. La conscription n'est plus de saison.
Mais il y a un fil commun entre les deux : la grandeur de la France (et sa place de président dans l'Histoire ?). François Mitterrand a pensé que la guerre et les forces armées étaient un facteur déterminant "pour la stature internationale de notre pays". Mais que leur mission était amenée à évoluer.
A cette vision peut-être discutable, François Mitterrand semble avoir apporté le talent d'un stratège avisé.
Mitterrand est tellement préoccupé par la dimension historique de ses actes, surtout quand il s’agit de l’usage de la force, qu’il se laisse parfois exagérément influencer par des impressions du passé ou l’écho futur espéré de ses décisions. Cela a parfois nuit à la lisibilité voire à l’efficacité immédiate de son action militaire. Mais cela a évité aussi de plus grands maux. Comme chef des armées, Mitterrand est tout sauf timoré mais il est le contraire d’un impulsif.
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