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samedi 1 février 2014

Qu'est que la croissance ?

Les limites à la croissance disent que la croissance est le mal de l'humanité. Mais ils n'expliquent pas ce que c'est que la croissance. Sinon que ce serait une sorte de tendance à la spéculation. C'est à dire à la négation des limites physiques de la nature. Ce n'est pas très satisfaisant. Une idée de modélisation m'est venue :
  • Chaque année nous produisons des produits consommables + une capacité à produire (des machines, mais aussi des connaissances nouvelles). J'appelle dans la suite les uns P, l'autre C.
  • Cette capacité à produire, l'année suivante va, de nouveau produire des produits et de la capacité à produire. 
  • Cependant une grosse partie de la capacité à produire se maintient d'une année sur l'autre (machines). Il est donc logique de penser qu'elle croit. On passe de C à C + dC, d > 0. Et la production passe de P à P + dP. Si d tend à avoir une valeur constante. On a une croissance exponentielle. 
Ceci ne résout rien, mais pose de curieuses questions :
  • La croissance pourrait avoir quelque-chose de naturel et de sain. C'est la croissance de nos connaissances. C'est le fait que nous en laissons plus à nos enfants que ce que nous avons trouvé. Ce peut-être aussi la croissance de la "résilience" de l'espèce : nous accumulons une sorte d'expérience qui nous permet de résister de mieux en mieux aux chocs, d'être de plus en plus durables. 
  • La croissance que craint Les limites à la croissance serait une croissance malsaine, peut-être parce que sa production P n'est, paradoxalement, pas consommable. Elle donne quelque-chose que la nature ne parvient pas à retraiter (thèse du berceau au berceau). 
  • Y a-t-il eu toujours croissance ou n'a-t-elle démarré que récemment ? Il n'est pas impossible que nous ayons trouvé de nouveaux moyens de stocker notre savoir (notamment les machines), qui font qu'il se perd moins que par le passé.
Ce qui m'amène à une idée encore plus étrange. Et si notre croissance actuelle était liée au matérialisme ? Il aurait fait notre fortune en nous permettant de rendre durables nos acquis. Mais il menacerait maintenant notre survie, en produisant du déchet non réutilisable. Cela signifierait alors que, si l'on veut un développement un peu plus durable, il faut réserver le non dégradable à la production de connaissances, et en faire un usage parcimonieux, et, pour le reste, s'assurer qu'il va se dissoudre dans la nature, qu'il est, effectivement, consommé. Pour une vraie société de consommation ?

Idiot ? 

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