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mercredi 16 avril 2014

La sécurité sociale pervertie ?

Très intéressant résumé d'un livre important. Histoire de La Sécurité sociale. (Références en pied de billet). En fait bien plus que cela. C'est l'évolution des principes auxquels notre société obéit.

En résumé, du résumé. Le modèle que la France a voulu adopter après guerre est celui du solidarisme. Selon moi, c'est la continuation des idées des Lumières, poursuivies par la IIIème RépubliquePrincipe : l'individu(alisme) est une création de la société. Pas de la nature. En conséquence, la société doit armer l'individu pour qu'il puisse jouer son rôle d'individu. Et elle doit être un médiateur, un arbitre, qui veille à ce qu'il ne reçoive pas de coup bas des forces (sociales) contraires aux libertés individuelles. En particulier celles du marché. Conséquence. La "sécurité sociale" a pour objectif premier de construire des gens solides, qui, de ce fait, n'auront pas de pépins dans la vie. (On notera que ce modèle est dans l'intérêt de la société. Ainsi, elle forme de bons producteurs. Elle s'enrichit. Ce qui profite à ses membres.)

A ce modèle s'oppose une idée que je croyais anglo-saxonne, mais qui semble endémique chez nous. L'individu est une création de la nature.  Il a des droits. La société doit s'assurer qu'ils sont respectés. C'est tout. Conséquence. Un modèle "assuranciel". Ceux qui ont de l'argent s'assurent contre les risques de la vie. La société fait la charité aux autres. Dans la mesure de moyens de plus en plus faibles.

Après guerre, la sécurité sociale désirait le premier modèle. Mais les "intérêts spéciaux", patronat et syndicats, l'ont fait basculer dans le modèle assuranciel. Au lieu de la faire reposer sur l'impôt (le capital), il ont pris pour assiette le travail. D'où cercle vicieux. Les crises, le chômage... fruits des "forces sociales" (mais aussi de l'affaiblissement de l'individu ?) poussent à aller toujours plus loin dans l'élimination du solidarisme. Par souci d'économie. D'où nouvelle dégradation...

De plus en plus, la naissance décide de la vie d'un individu. Nous devenons un pays d'héritiers.

(Jean-Fabien Spitz, « Solidarité ou assurance ? Les fondements de la sécurité sociale en France », La Vie des idées, 4 avril 2014. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Solidarite-ou-assurance.html

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