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mercredi 23 avril 2014

Linkedin, métaphore du marché ?

Je suis abonné à un grand nombre de groupes linkedin. Je constate que je n'y participe plus. Je n'ai pas le temps. Peut-être, aussi, que le retour sur investissement n'est pas suffisant. Qu'est-ce que je cherche ? Des discussions intéressantes. Cela arrive parfois. L'une d'entre elles m'a fait acheter un livre utile. D'autres m'ont fait rencontrer des gens bien. Mais, globalement, c'est décevant. Pourquoi ?
  • En dépit des efforts des animateurs, la participation est faible. Ce sont toujours les mêmes qui répondent. Et beaucoup d'entre-eux cherchent une distraction plutôt qu'une discussion de fond. Je crois aussi qu'Internet fait peur. Ainsi, j'ai constaté que mes étudiants prennent depuis quelques temps des pseudonymes pour écrire sur le blog (privé) de mon cours. Sans se rendre compte que, de ce fait, je ne peux pas les noter. 
  • Il y a un problème d'usage. Linkedin me semble adapté aux échanges en profondeur. Or, il sert à certains, pas toujours aux animateurs d'ailleurs, pour se faire de la pub. C'est le cas des associations d'anciens. Elles noient d'annonces les groupes dans lesquels elles s'infiltrent. Du coup, les débats intéressants sont perdus dans le flot. Il en est de même des événements et communications importants, d'ailleurs. On ne les voit plus. Il serait bien mieux de publier des listes mensuelles d'événements, comme le faisait l'association Insead au temps béni où elle n'avait pas dématérialisé sa communication. Ailleurs, ce sont des cabinets de chasse de têtes qui se sont emparés d'un groupe. Plus d'intérêt. Partout, il semble qu'une forme de parasitisme ait dénaturé l'esprit de linkedin. 
Charles Gide disait que le laisser-faire donnait ce que donne un jardin laissé à lui-même : de mauvaises herbes. Je me demande si linkedin n'est pas une métaphore du modèle du marché.
  • Peu de gens maîtrisent correctement les réseaux sociaux. Sans apprentissage organisé (école...), la société ne s'approprie pas l'innovation de façon homogène. 
  • Une forme de peur fait que les participants sont rares. Et, ils tendent à vampiriser le groupe (mauvaises herbes ?).
(Sur le même sujet, un billet du JDN.)

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