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dimanche 8 juin 2014

Le postmodernisme, religion du marché ?

Suite de mon enquête sur le postmodernisme. Très intéressant article de Mary Klage. Le postmodernisme serait la pensée associée à la société de consommation. Autrement dit sa justification, son mythe fondateur. C'est une théorie de Frederic Jameson. Et le texte de Mary Klage semble la confirmer.

Le chemin pour parvenir à ce résultat est inattendu. Le postmodernisme est une réaction au "modernisme", fruit des Lumières. Les Lumières veulent construire l'ordre à partir du chaos, grâce à la science, qui est l'émanation de la raison. Le mythe fondateur de cette pensée est le progrès.

Le postmodernisme s'oppose à ce qu'il voit comme un totalitarisme, qui refuse la différence (homosexuels, par exemple), que la pensée moderniste assimilerait au chaos. La grande idée du postmodernisme est qu'il n'y a pas de "grand récit". Le destin humain n'est porté par rien. Il ne va nulle part. Tout est relatif. C'est un constat d'impuissance. L'homme ne peut pas agir sur les événements. Seules sont possibles des petites histoires du moment présent.

Le monde expliqué...
Ce modèle extrêmement simple a un pouvoir d'explication surprenant :
  • Il explique la révolte à laquelle nous avons assisté récemment, révolte de ceux qui croient à une "grande histoire", par exemple à une religion, à la nation, au progrès... Explication de l'émergence du Tea Party, Manif pour tous, Al Qaïda...
  • La gauche est le mouvement postmoderniste par essence. Cela explique tous ses combats. Combats extraordinairement abstraits pour l'homme ordinaire. Son obsession de la discrimination est ici, mariage pour tous, théorie du genre, tout est là. Mais aussi abandon des "grands récits" auxquels on continue à l'associer. En particulier, "libération de la classe ouvrière", plus généralement le progrès et le combat pour l'amélioration du sort de l'humanité, vue comme une communauté (comme dans "socialisme"). 
  • C'est la victoire du marché, et de l'homme réduit à sa dimension d'électron libre, d'animal, de jouisseur, consommateur, ou, pour les perdants, de bête de boucherie. C'est ainsi que, paradoxalement, la gauche rejoint la droite ultralibérale et néoconservatrice. Et ce en utilisant des arguments scientifiques, pour réfuter la science.
(J'ai trouvé cet article ici : http://www.webnietzsche.fr/postmode.htm)

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