Conduire le changement demande une pensée systémique. Qu’est-ce
que la systémique ?
Si notre vie est un cauchemar, c’est la faute aux systèmes
Pas de systémique sans histoire. Je
choisis Les limites à la croissance. Le
rapport du Club de Rome, issu du MIT. On en a retenu qu’il s’en
prenait à la croissance. On lui a objecté que, sans croissance, on ne pouvait
pas éliminer la pauvreté. Ce qui revenait à dire que, par principe, le rapport
ne pouvait exister. Car, il constate que « la croissance » épuise les
ressources naturelles. Elle nous appauvrit, donc. La croissance crée la
pauvreté.
Juste ou pas, on a ici l’idée clé de la pensée systémique. Les
malheurs du monde, de la nation, de l’entreprise, du couple… viennent de ce que
nous confondons cause et conséquence. Le problème de votre couple, ce n’est pas
votre conjoint, mais les circonstances dans lesquelles vous vous trouvez, qui
font que vous-vous insultez.
Cette confusion produit la « prédiction auto
réalisatrice ». Vous-vous enfoncez dans un cercle vicieux. Israéliens et
Palestiniens, Allemands et Français… Voilà l’origine des cauchemars de notre
vie.
Que faire ? Comment se comporter dans un monde de systèmes ? Et si la cause des mauvaises notes de votre fils, c’était vous ? Commencez par vous demander si vous ne
devriez pas faire le contraire de ce que vous faites. Nouvelle grande idée de la pensée systémique.
Système = résistance
au changement
Qu’est un système ? me direz-vous. Une résistance au changement institutionnalisée. Le système est « quelque chose » qui
maintient constante une valeur importante pour lui. Exemple type : le
thermostat. Les machines sont des systèmes ! Mais surtout, vie = système. A
commencer par l’homme, qui n’est qu’un assemblage de constantes :
température, pulsions cardiaques... Autre système : l’entreprise.
Le comportement
collectif comme mécanisme d’autocontrôle
Une entreprise innovante, par exemple, va exploiter au mieux
ses ressources rares (sa recherche). Pour cela, elle éliminera systématiquement
les produits qui ne lui « rapportent pas assez ». Imaginons que, un
jour, elle n’arrive plus à trouver des idées suffisamment rentables. Elle ne
produira plus rien. Elle s’effondrera sous ses coûts fixes. Voilà la question
de la « marge brute » dont parlent les business cases. L’erreur de l’entreprise ?
Ne pas avoir réduit ses coûts fixes. Mais
comment peut-on être aussi bête ? vous dit l’universitaire.
Parce que les membres de la société ne suivent pas une règle
comptable. C’est la combinaison de leurs comportements qui fait « comme si »
ils le faisaient. Nouveau résultat. C’est le
comportement collectif qui assure l’autocontrôle du système.
Le changement se fait à effet de levier
Dans l’entreprise innovante, chacun se comporte en innovateur, inconsciemment. L’ensemble ne sait que remporter des marchés en proposant quelque-chose d’unique. Si vous attaquez les coûts fixes, vous tuez la raison d'être de l'entreprise, sa capacité d’innovation. Elle ressemble à une baleine échouée. Il faut se demander comment la remettre à l’eau. Pas lui dire de marcher, comme le pense l’universitaire.
Et voilà un dernier résultat, fondamental. Dans le monde des systèmes, les changements se font "à effet de levier". Ils ne coûtent rien. Ne pas persévérer dans l'erreur. Tout est là.
Dans l’entreprise innovante, chacun se comporte en innovateur, inconsciemment. L’ensemble ne sait que remporter des marchés en proposant quelque-chose d’unique. Si vous attaquez les coûts fixes, vous tuez la raison d'être de l'entreprise, sa capacité d’innovation. Elle ressemble à une baleine échouée. Il faut se demander comment la remettre à l’eau. Pas lui dire de marcher, comme le pense l’universitaire.
Et voilà un dernier résultat, fondamental. Dans le monde des systèmes, les changements se font "à effet de levier". Ils ne coûtent rien. Ne pas persévérer dans l'erreur. Tout est là.
(L’universitaire est un exemple de baleine échouée. La
démonstration de cette affirmation est laissée au lecteur, à titre d’exercice. On notera, par ailleurs, que l'entreprise innovante et les limites à la croissance sont deux exemples d'un même phénomène.)
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