Découverte : les conférences Macy. Un sujet qui devrait
me toucher. De 46 à 53, tout un tas de gens que j’ai découverts en étudiant le
changement se réunissent dans ces fameuses conférences. Ce sont les éminences
de la systémique, ou, plutôt, de la cybernétique.
Mais, là où les choses prennent un tour que je n’avais pas
prévu, c’est qu’ils semblent avoir une idée derrière la tête. Ils cherchent à
faire triompher le modèle américain sur le soviétique. Et ce modèle, c’est le
conservatisme et l’individualisme. Son ennemi ? La prétention que l’homme
peut changer son sort.
Ce qui plait dans la cybernétique, ce sont ses boucles de
rétroaction. Ce qui qui garantit l’homéostasie. Elles signifient que l’équilibre, c’est
le bien. Que c’est l’homme qui doit s’adapter à la société, et pas l’inverse :
« à un moment où l’innovation
sociale était découragée, ces idées fournissaient aussi une explication
réaliste de la société, centrée sur ce qui est et non sur ce qui fut ou
pourrait être, en grande partie indépendante de la volonté humaine, dans
laquelle les individus devaient s’adapter à l’état des choses, décourageant
toute forme d’action sociale ayant pour objectif le changement. »
Encore plus inquiétant : « puisque les guerres commencent dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit
des hommes que la défense de la paix doit être construite ». En outre, cette période est le triomphe de la machine et de l'ingénieur. On pense que l'homme, lui aussi, peut-être programmé. Qu'il y a, quelque part, un levier sur lequel jouer pour le rendre pacifique.
Ces conférences furent-elles un événement isolé, ou
appartiennent-elles à un mouvement général ? Et si la société des Trente
glorieuses avait résulté d’une volonté de conditionner l’être humain (par la cybernétique ou autre). Du désir
de nous transformer en moutons ? Projet qui aurait, au moins
partiellement, réussi ?
(Mes citations viennent d’ici.)
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