il faut critiquer la quantification du monde, puis le requantifier pour le changer. C’est pourquoi la statistique doit être autant vue comme un instrument de la démocratie que comme une institution dont il faut débattre.
Comme tout, les statistiques peuvent être la meilleure et la
pire des choses. Elles peuvent permettre de simplifier un problème, de nous
montrer où agir. Mais elles peuvent tout aussi bien être outil de manipulation.
Dernier exemple en date :
À l’ère néolibérale, le gouvernement cherche moins à protéger les travailleurs ou à se donner les moyens d’un pilotage macroéconomique de la société qu’à mettre en place un système d’incitation. Ce système s’appuie sur la modélisation micro-économétrique ou des techniques de benchmarking (les indicateurs de performance comme les classements ou les palmarès). La spécificité de ces techniques est celle de quantifier en rétroagissant directement sur les acteurs quantifiés.
Bilel Benbouzid, « Quantifier pour transformer », La Vie des
idées, 3 octobre 2014. ISSN :
2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Quantifier-pour-transformer.html (Recension d’un livre d’Alain Desrosières.)
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