Quelque chose qui me frappe dans les théories
philosophiques : elles semblent penser que l’individu naît complètement
achevé. Or, chaque génération repart de zéro, et
fait toutes les conneries de la précédente avant d’en arriver à des conclusions
similaires aux siennes. Mais cette transformation me semble hautement
aléatoire. En effet, les dites conneries peuvent être fatales, et la génération
précédente peut détruire le processus éducatif de la suivante. N'est-ce pas le cas, actuellement ?
Comment rendre la société résiliente ? Faire qu’elle ait
une chance limitée de s’autodétruire ?
Tout d’abord, il me semble qu’il est fondamental d’inclure
dans notre pensée le fait que l’humanité n’arrête pas de se recréer. Qu’on le
veuille ou non, la génération suivante va devoir se faire une conviction par l’expérience,
par essais et erreurs. Nous ne pourrons pas lui dicter sa conduite,
contrairement à ce que croient les philosophes.
Ce qu’il faut probablement lui laisser, ce sont de quoi
alimenter sa réflexion. Une sorte de bibliothèque de nos savoirs dont elle puisse
s’inspirer. Le plus important est que cette bibliothèque soit aussi résistante
que possible. Et notre égoïsme est probablement la plus grande menace qui plane
sur elle. Il est si tentant de faire brûler les bibliothèques pour se chauffer !
(Ou, plus exactement, de voir dans l’homme un ennemi et d’essayer de détruire
ce qui peut lui être utile.)
Comment constituer cette bibliothèque ? Pour l’homme, elle
est probablement son ADN. Pour les sociétés, Richard Dawkins parle de « memes »,
des règles culturelles qui sont l’équivalent de l’ADN. Mais est-ce suffisant ? Et
comment, surtout, le rendre résilient ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire