Depuis deux décennies, j'ai rencontré pas mal d'entreprises qui avaient un fonds d'investissement (ou de capital risque) comme actionnaire principal. Je constate toujours la même chose :
Il y a un piège dans lequel tout le monde tombe. Le fonds pilote l’attelage. Il prend des décisions dont le dirigeant de l'entreprise doit assumer les conséquences. C'est dangereux à de très nombreux titres. Le fonds est spécialiste de la finance, or le management est une question d'hommes ; il n'est pas en situation d'apprendre de ses erreurs (qui lui sont masquées) ; il déresponsabilise le management qui, du coup, tend à ne pas mettre en oeuvre intelligemment ce à l'initiative de quoi il n'est pas. C'est pourtant lui qui, souvent, paie les pots cassés.
Bref, l'équipe de management doit prendre le leadership du projet. Le fonds doit être le facilitateur de sa stratégie. Pour acquérir l'autonomie de décision et la garder, il y a une technique simple : concevoir un plan d'action qui permet d'atteindre l'objectif financier du fonds, et négocier avec le fonds l'autonomie de décision en échange du respect du plan.
Qu'est-ce qui empêche que l'on aie plus souvent cette idée ? Un double problème :
- La logique du fonds, c'est la rupture. Or, les managers qu'emploient les fonds sont issus du salariat. Leur logique est celle de l'amélioration continue.
- Faire une proposition demande un esprit d'initiative d'entrepreneur, pas de salarié.
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