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lundi 30 mars 2015

Dépression et pilotage

La radio parle beaucoup de ce kamikaze allemand et de sa dépression. J'entends aussi dire, par des experts unanimes, qu'une dépression n'empêche pas de piloter. 

Le discours des experts me surprend. Il se trouve que, dans ce cas, l'homme avait un congé de maladie. Ce qui semble signifier qu'un médecin a jugé qu'il n'était pas à même de faire son travail. Pourquoi serait-il bien de piloter un avion en état de dépression, et pas bien de le faire quand on a 40 de fièvre ? 

Il se trouve que j'ai rencontré des gens ayant une dépression chronique. C'est impressionnant. Ils se replient sur eux. Ils pensent ne plus pouvoir rien faire. Il est certain que je ne leur laisserais pas conduire une voiture. Non parce qu'ils sont suicidaires. Mais parce qu'ils n'ont pas des réflexes normaux. Et, le pire, à mon avis, sont les médicaments qu'ils prennent. Car ils ont certainement un impact sur le comportement humain. Dans ce domaine, on soigne le mal par le mal. C'est à dire par la chimie. (Et on ne guérit rien.)

Ce qui m'étonne le plus est de comparer le mécanisme de sélection des pilotes, extrêmement rigoureux (et qui ne me semble pas être totalement corrélé à la réalité de leur métier : en France, on recrute des ingénieurs), et leur suivi, qui ne paraît pas aussi intransigeant. Des considérations annexes auraient-elles fait oublier à l'aviation civile ses responsabilités ? 

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