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vendredi 29 mai 2015

Le rêve de nos pères

Etape clé de mon travail de prospective : prendre conscience d’où nous venons. Et de ce que cela signifie. 

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Le monde d'après guerre
"Goldenes-Zeitalter-1530-2" by Lucas Cranach the Elder - Unknown. Licensed under Public Domain via Wikimedia Commons.


A la Libération, l’humanité a fait un rêve. Elle a conçu une utopie sans précédent. Elle s’est prise pour Dieu. Elle a cru que la science avait mis un terme à l’histoire. Qu’il était possible de créer le paradis sur terre. Un paradis qui serait purement humain. Totalement isolé des contingences naturelles. L’homme devenait architecte. Il concevait un monde idéal. Puis le réalisait. Aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest, les commissariats au plan ont dirigé les nations. Les citoyens sont devenus des exécutants de leurs plans.

Ce processus avait probablement deux moteurs. D’une part il fallait reconstruire un monde détruit par la guerre. Ensuite, la guerre a été une source sans précédent d’innovations. Il fallait en faire profiter la planète. L’agent du changement a été la technocratie, la bureaucratie. Partout, aussi bien entreprise qu’Etat, elle est devenue monstrueuse. Et elle a mené un changement dit « dirigé ». C'est-à-dire de haut en bas.

Ses moteurs épuisés, l’humanité s’est retrouvée dans le lac. Mais ce n’est pas ce qui doit nous faire peur. Le danger, c’est « l’énantiodromie ». En édifiant un monde totalitaire, nous avons voulu nier la réalité première de la nature. A savoir l’incertitude et la liberté. Or, vouloir aller contre la nature produit un formidable retour de balancier. Nous pouvons nous attendre à des moments difficiles.

Les limites à la croissance nous avertissent-elles de ce qui va nous arriver ? Depuis les années 70, le mécanisme de développement s’est retourné. Au lieu de construire il détruit. Mais, plus il crée de pauvreté, de chômage, de guerre, de pollution… plus on demande de croissance… 

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