Ce qu'il y a de formidablement frustrant dans la "transformation numérique" est que c'est une "mode de management". ("Management fad" en anglais.) Et que, depuis que je travaille, j'en ai subi plus d'une par an. Mon premier employeur ayant été un précurseur du domaine. Et j'ai été aux premières loges de la bulle Internet. Or, la société n'apprend pas. Elle est toujours aussi stupide.
C'est toujours la même chose. Un discours tonitruant qui cherche à faire passer des vessies pour des lanternes. On va tout casser, il faut faire comme ceci ou cela, faire des vidéos car Google leur donne la préférence..., à moins d'être un sinistre crétin. L'avenir est écrit. A chaque fois les mêmes artistes de la parole, les cancrelats, envahissent les médias. Ils n'ont strictement aucune expérience concrète, ce sont souvent, même, des oisifs, et pourtant ils savent tout. Ils sont convaincus. Ils ont été touchés par la grâce divine, qui a le bon goût de servir leurs intérêts. Ensuite arrivent les énarques et notre élite. Ils connaissent encore moins le sujet que les charlatans précédents. D'ailleurs, depuis qu'ils ont réussi leurs concours ils ne font plus grand chose de leur esprit. Ils se baignent dans le rayonnement de leur supériorité intellectuelle. Mais ils sont convaincus que nous sommes en retard. Qu'il y a une rupture numérique ou quelque-chose d'équivalent. Et que les freins au progrès, c'est notre bêtise. C'est ce qu'on leur a enseigné à l'ENA.
Et cela échoue. Mais ces gens n'ont jamais tort. Alors, leurs erreurs ne leur apprennent rien. Ils sont prêts à sauter sur la prochaine stupidité. Mais ce n'est pas le plus grave. Tout ceci détruit notre société. Cela coûte des emplois et des vies. Et pourtant, les moutons ne réagissent pas. Ils se laissent tondre.
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