Une culture se divise en trois strates, selon Edgar Schein (la terminologie n'est pas la sienne) :
- « Ce que l’on fait ». Les comportements collectifs. C’est ce sur quoi porte le changement.
- « Ce que l’on dit ». Comment explique-t-on ce que l’on fait. C’est souvent hypocrite. Par exemple une compagnie pétrolière se dira défenseur de la nature. Mais on n’a pas le droit d’en rire. Tabou.
- « Ce que l’on pense ». L’inconscient collectif. C’est ce qui guide réellement les actes. Par exemple, une entreprise américaine que j'ai rencontrée, se disait une grande famille, appelait ses employés « associés ». Et, pourtant, à la première baisse de rentabilité, elle les a licenciés.
Et voici comment on utilise cette analyse dans la formulation du changement. Le changement doit s’appuyer sur « ce que l’on pense ». Par exemple l’intérêt individuel dans le cas précédent. Mais il devra être formulé selon « ce que l’on dit ». Un moyen puissant de trouver « ce que l’on pense » est de rechercher les différences (paradoxes) entre « ce que l’on fait » et « ce que l’on dit ». Pourquoi licencie-t-on nos associés ? S’il y a différence, c’est que le comportement s’explique par autre chose que « ce que l’on dit ». Si l'on arrive à le comprendre, on peut parvenir à faire changer l'entreprise sans effort. Wu wei.
(Série anthropologie et culture.)
(Série anthropologie et culture.)
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