Que c'est brillant ! Quel styliste ! Quelle ironie désespérée ! Quel bonheur de la formule ! Quelle facilité ! Quel dommage que Les mots soient uniques dans une oeuvre essentiellement de circonstance. Voilà ce que je me suis dit.
Sartre raconte son enfance. Son père meurt à sa naissance. Sa mère et lui sont recueillis par le patriarche et grand père Schweitzer. Si bien qu'il se considérera longtemps comme le frère de sa mère. Souvenirs d'un "imposteur" : lui et les siens jouent une pièce de théâtre dans laquelle il a le rôle du génie. Celui qui sauvera l'humanité par son art. Il lui faudra des décennies pour devenir un homme comme les autres.
En rapprochant ces mots de l'interview de sa fille adoptive, entendue sur France Culture, je me suis demandé si cela avait bien été le cas. Et s'il avait reproduit, avec cette fille adoptive, l'idéal qu'il avait vécu avec sa mère ? Et si sa pensée était restée celle d'un singe savant dont le seul désir est de plaire à quelque "autorité" ? Et si sa vie avait été en totale contradiction avec son oeuvre ?
(SARTRE, Jean-Paul, Les mots, Gallimard, 1977.)
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