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samedi 12 décembre 2015

Classe moyenne et démocratie

Les élections américaines se jouent sur le thème de la classe moyenne. Depuis Aristote, on pense qu'elle fait la stabilité d'un pays. Aux USA, elle a fondu. Le phénomène est compliqué à combattre car il est difficile à caractériser. Dans ce qui, avant, était des groupes homogènes, tout se passe comme si on en avait pris à certains pour donner à d'autres.

Par exemple, les vieux s'en tirent beaucoup mieux que les jeunes. Mais il y a beaucoup de vieux pauvres, et une minorité importante doit retrouver un travail, y compris au delà de 75 ans. Il y a une prime démesurée au diplôme, mais seulement pour certaines universités, et les employés de la fonction publique (les enseignants, par exemple), sont dans la misère, eux aussi doivent chercher un job d'appoint. Et attention aux dettes contractées pour payer ses études. On gagne bien dans l'informatique, à condition de ne pas être dans une start up qui fait faillite. D'une manière générale, l'accident est toujours au coin de la rue, et peut couler les carrières les mieux parties. (Sauf, probablement, pour ceux qui appartiennent à des familles riches.)

D'où l'impression que nombre de gens "méritants" sont devenus pauvres. Ce n'est plus le rêve américain, "the land of opportunity". On se bat pour un même gâteau ? Pas étonnant que cela nourrisse les ressentiments ? D'où Trump ?

La France serait-elle, elle aussi, face à ce phénomène ?

L'article du Financial Times dont viennent ces réflexions est ici

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