L’abbé est un acteur économique particulier : il est, par position, doté au plus haut point de la capacité de discretio qui lui permet de juger sainement des valeurs. Il est normal qu’il corrige les données du marché qui, fondées sur la cupidité, s’éloignent de la justice. C’est le rôle des moines de réintroduire la justice dans l’échange. Cette capacité et le droit qui en découle d’intervenir sur les prix sont naturellement liés à leur position d’experts dans la conversion des choses en salut, c’est-à-dire d’experts dans le passage d’un système de valeurs à un autre.
La suite est ici : Laurent Feller, « Les choses ont-elles une valeur au Moyen Âge ? », La Vie des idées , 25 janvier 2016. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Les-choses-ont-elles-une-valeur-au-Moyen-Age.html
Aujourd'hui, on dit que le marché est le seul à même de donner une valeur à une chose ou à un homme. Cela n'a pas toujours été le cas. Y compris dans le domaine économique. Au Moyen-âge, "La valeur apparaît comme indissociable de l’ordre social".
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