Hannah Arendt dissèque la question du totalitarisme. Elle la trouve nichée au sein de notre façon de penser, à vous et à moi, et maintenant. Ce qui me préoccupe sérieusement.
Le mot apparaît vers 1950. Il remplace "impérialisme". Le sens commun a repéré l'émergence d'un phénomène. Mais la science affirme qu'il n'y a rien de neuf. Elle est prisonnière de ses présupposés. Le totalitarisme les invalide. Ce qu'elle refuse.
Le mot apparaît vers 1950. Il remplace "impérialisme". Le sens commun a repéré l'émergence d'un phénomène. Mais la science affirme qu'il n'y a rien de neuf. Elle est prisonnière de ses présupposés. Le totalitarisme les invalide. Ce qu'elle refuse.
Méfions-nous de notre raison ?
Selon Montesquieu une société repose sur des lois et des mœurs. Les lois ont flanché au XVIIIème. Mais le bon sens des mœurs continuait à guider notre action. Malheureusement il a cédé au XIXème.
Le totalitarisme procède comme le serpent de la Genèse. Par ses insinuations perfides, il fausse le sens commun. Comment ? Il ne peut y avoir "sens commun", sans communauté. Le totalitarisme sape donc le lien social. Il remplace l'expérience de la pratique commune par des pseudo vérités. Elles deviennent des dogmes. Par exemple la thèse de la survie du mieux adapté ou celle que telle ou telle classe sociale est porteuse du progrès. Il en déduit, par une logique implacable, le comportement que l'homme doit adopter.
Le totalitarisme procède comme le serpent de la Genèse. Par ses insinuations perfides, il fausse le sens commun. Comment ? Il ne peut y avoir "sens commun", sans communauté. Le totalitarisme sape donc le lien social. Il remplace l'expérience de la pratique commune par des pseudo vérités. Elles deviennent des dogmes. Par exemple la thèse de la survie du mieux adapté ou celle que telle ou telle classe sociale est porteuse du progrès. Il en déduit, par une logique implacable, le comportement que l'homme doit adopter.
Le totalitarisme serait-il le cancer de la raison, qui attend son heure pour se réveiller ? Ma pensée ne repose-t-elle pas sur des présupposés dangereux ? D'ailleurs, selon Hannah Arendt, notre élite intellectuelle est la première victime, et le vecteur de la peste totalitaire.
La solution qu'Hannah Arendt apporte à ce problème n'est pas rassurante. Il y a des gens qui ont la capacité de faire renaître la société. Alors, elle repart de zéro avec un sens commun sain. A l'origine de cette renaissance est l'inspiration, ce que Bergson (qu'elle ne cite pas et ne paraît pas avoir beaucoup lu) appelle l'intuition. L'individu parvient à aller au delà de la raison. Il entraperçoit l'essence du monde. C'est de l'action que naît cette inspiration.
La solution qu'Hannah Arendt apporte à ce problème n'est pas rassurante. Il y a des gens qui ont la capacité de faire renaître la société. Alors, elle repart de zéro avec un sens commun sain. A l'origine de cette renaissance est l'inspiration, ce que Bergson (qu'elle ne cite pas et ne paraît pas avoir beaucoup lu) appelle l'intuition. L'individu parvient à aller au delà de la raison. Il entraperçoit l'essence du monde. C'est de l'action que naît cette inspiration.
(Compréhension et politique (1954), in La philosophie de l'existence et autres essais, Petite bibliothèque Paillot. Hannah Arendt découvre, soixante ans avant lui, les constatations de Mark Lilla.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire