Dans un billet je parle de coeur et de raison. Est-ce tout ce qui peut nous conditionner ? Il y a aussi la physiologie. Notre corps et ce qui lui faut pour rester en vie. J'ai vu quelqu'un dont l'unique préoccupation était devenue le fonctionnement de son tube digestif, et, accessoirement, ce qu'il allait manger. Lorsqu'il a réalisé que la vieillesse le privait de ses plaisirs, il a jugé que la vie ne méritait pas d'être vécue.
La préoccupation physiologique fait donner sa liberté par peur, ou dépecer celui qui est sans défense. Elle est associée à un individualisme forcené, les idéaux de la famille, l'amitié, la société... n'agissant pas. C'est le moteur du marché, selon les Anglo-saxons, ce que Keynes appelait les "instincts animaux" : le fameux "greed and fear". Les Romains parlaient de "pains et de jeux", lorsqu'ils s'agissait de l'animale populace. On y est revenu aujourd'hui. Mais en ordre dispersé : la droite propose du pain, la gauche des jeux.
Peut-être est-ce un retour de balancier ? Ne s'est-on pas suffisamment préoccupé de notre corps ? Les Chinois ont certainement raison de croire qu'il nous avertit des déséquilibres de notre vie, en particulier sociaux. Mais attention à ne pas devenir un esclave de son corps. Ne serait-ce que parce que, toujours selon les Chinois, l'homme a besoin de la société pour être bien.
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