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dimanche 2 octobre 2016

Autobiographie d'un amour

Pour connaître une société, il faut lire ses romans à succès, me suis-je dit, en parcourant Autobiographie d'un amour.

Nous sommes la génération bac pour tous. Nous nous croyons les égaux de Proust et de Bergson. Seulement l'enseignement moderne n'est pas celui qu'ils avaient reçu. Alors, il nous faut une littérature à notre portée. Elle respecte notre prétention à la pensée, mais elle n'est pas trop compliquée à digérer. 

Ce livre, curieusement ?, obéit exactement aux ressorts du best seller américain. Il traite d'un problème majeur pour l'individu : comment faire une histoire d'amour de son mariage. Et il lui trouve une solution américaine, c'est à dire technique et mécanique, et qui finit bien : la théorie de Milton Erickson. On nage dans la systémique. On croirait entendre ce blog. C'est un livre didactique. Ce qui permet de faire un best seller sans efforts, et pour les nuls. A l'image de "The Goal", et sa théorie des contraintes.  

Toutefois si la solution trouvée n'est pas romantique, elle est surprenante. Et si le rôle de l'autre était d'être votre psychanalyste ? Et si chaque membre du couple aidait son partenaire à devenir ce qu'il doit être ? A sortir de l'aliénation auquel il est soumis de la part de ses parents et de la société ? Le couple comme équipe soudée contre l'adversité ? Et si la systémique devait être enseignée aux futurs époux ? 

Quant à la société, qu'apprend-on d'elle ? Qu'elle rejette la morale ambiante. Ce livre est très mal pensant. Le personnel de ménage exploite honteusement celui qui le paie, et occupe même sa maison, au motif que ce dernier est un colonisateur. La mère de l'héroïne est un monstre. Le projet de l'homme et de la femme, c'est l'amour conjugal. Mais, comme dans les films de Pialat, la femme reproche à l'homme d'être efféminé. Elle veut un mâle, qui la "culbute" comme une "chienne". Aux chiottes la théorie du genre et le Bobo ?

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