Si vous étiez François Fillon, que feriez-vous ?
Je retrouve dans son cas une situation à laquelle je suis régulièrement confronté. Une de mes frustrations. Ce qui empêche un dirigeant de décider d'un changement, même face au gouffre béant, c'est que ce changement est de sa faute. Il m'a fallu du temps pour comprendre ce qui se jouait. Car, ce n'est pas une question de turpitudes. C'est pire. L'homme n'a pas été à la hauteur de l'image d'infaillibilité qu'a le dirigeant dans notre culture. En fait, lui, l'élite de la nation, a fait des erreurs ridicules. Le dire, c'est perdre la face. Vis-à-vis de soi, surtout. Mieux vaut mourir.
Que fait-on dans ces cas là ? Si l'on reprend le cours de la pensée de la personne, on n'y trouve rien de coupable. Il n'a pas été un héros, certes, seulement un homme comme vous et moi, et tous ses collègues. C'est dans l'analyse du changement que tout se joue. Ce qui compte c'est que le changement proposé par le dirigeant soit perçu comme décisif.
Et cela marche. Le Français sait que son dirigeant n'est pas un surhomme. Il est prêt à tout pardonner. En revanche, il est surpris et admiratif lorsque celui-ci est capable d'une décision brillante. Or, oui, le dirigeant français peut être à la hauteur de sa légende ! Alors, M.Fillon ?
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