Un ami me disait que ses enfants n'avaient pas le permis de conduire. La bagnole a été un bien culturel, c'est fini.
Pour la génération de mon père la voiture a été beaucoup. C'était la merveille du progrès, d'abord. Surtout lorsque l'on était pauvre. (Mon père a appris à conduire avec un ami garagiste, et n'a longtemps possédé que des occasions proches de l'épave. Dans mon enfance, on n'était jamais sûr de finir un voyage.) C'était aussi l'affirmation de son statut d'adulte. Comme l'adoubement du chevalier. L'homme de cette époque semblait né avec des roues. Je me souviens de collègues, plus âgés que moi, qui faisaient chaque jour le trajet Grenoble Lyon et retour, et qui parcouraient la France en tous sens, toujours dans leur voiture. Je me souviens, installé dans un café du 16ème, y avoir vu s'arrêter les voitures des gens du quartier, qui venaient chercher leurs cigarettes...
Si la voiture devient autonome, le progrès aura tué les joies du progrès.
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