Jacques Attali est un prévisionniste. Comme lui, nous pensons que l'avenir est déterminé. Paradoxalement, nous croyons aussi au libre arbitre, qui nie le déterminisme. Kant disait qu'il n'y avait pas de libre arbitre, mais qu'il fallait agir comme s'il y en avait un. Ce qui est paradoxal. Bergson résout plus ou moins la question en renvoyant les deux dos à dos : la vie est faite de sortes de "big bangs". Il s'y passe des choses imprévisibles. Exit le déterminisme. Exit aussi le libre arbitre : ces "big bang" sont les moments de création, ils sont involontaires, par définition.
Je suis un peu du côté de chez Kant, et de son paradoxe. Il semble que l'on ait un genre de choix entre aller de l'avant et se replier sur soi et crever. Sans "élan vital" (Bergson) on ne peut rien faire. Mais, avec, on peut rater. C'est comme au loto : pour gagner, il faut jouer. Mais la plupart des joueurs perdent. C'est le mystère du "big bang". Seulement, sur la durée d'une vie, on peut rejouer souvent, ce qui nous donne une forte probabilité de réussir. Et, dans tous les cas, jouer fait passer le temps.
Mais l'avenir peut devenir prévisible, il suffit pour cela de couper les pattes de l'élan vital. Alors, plus de moment créatif. Travail du prévisionniste ?
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