Etant célibataire, je ne connaissais pas APB. Je l'ai découvert au cours d'un déjeuner entre amis que j'avais perdus de vue. Beaucoup avaient des enfants qui ne parvenaient pas à obtenir l'établissement qu'ils méritaient. A cette occasion, j'ai aussi appris que le dit classement ne semblait pas aboutir à un optimum. En effet, certains parents déterminés parvenaient à imposer leurs enfants là où ils le désiraient, en faisant la preuve qu'ils étaient meilleurs que ce qui avait déjà été recruté. Ce qui semble aussi dire que les patrons d'établissement ont un peu de latitude pour recruter quelques surnuméraires talentueux ou influents.
(On est en France : les règlements sont faits pour ceux qui les respectent.)
Ensuite, j'ai entendu qu'il restait quelques dizaines de milliers de personnes qui n'avaient pas trouvé preneur.
La revanche du cancre masqué ?
J'ai discuté d'APB avec un mathématicien. Il venait d'être interviewé par un journaliste sur le sujet. Il m'a dit qu'il s'agissait d'un problème mal posé. Ce qu'essaie de résoudre APB est le problème, bien connu !, de la "préférence affectative". (Ou plutôt : agrégation optimale des préférences sous contraintes d’affectation. Ne me demandez pas d'expliquer de quoi il s'agit...) Il est "doublement NP complet". C'est-à-dire qu'il est au dessus des capacités des ordinateurs. Cependant, il existe des approximations.
Or, l'Education nationale aurait acheté une solution à base "d'intelligence artificielle", un nom vague qui masquerait un bricolage pas très scientifique. D'après ce que je comprends, elle procède par itérations, en affectant les gens au fur et à mesure. Par exemple, si vous êtes en tête de liste et que votre premier choix est libre, vous l'obtenez immédiatement. La prochaine itération ne tiendra pas compte de vous. Dans la solution "mathématique", l'affectation n'est faite qu'à la fin. A chaque itération, on essaie d'améliorer le score du groupe.
APB : la revanche du mauvais élève ?
(En fait, APB est probablement un problème doublement mal posé. Les économistes disent qu'il y a "retour vers la moyenne". On constate que les notes obtenues dans un cycle scolaire ne prévoient pas bien celles du cycle suivant. Et quid du cycle final, la vie ?)
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