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samedi 24 février 2018

Autorité de la science

C'est en 1993 que j'ai mené un changement en étant conscient que c'en était un. Un peu avant, j'avais suivi les cours de Todd Jick, maintenant à Columbia, détaché de Harvard à l'Insead. Je lui avais proposé de mener une mission pour mon entreprise. J'avais reçu la réponse surprenante : vous êtes le mieux placé pour réussir. Lorsque j'ai écrit mon premier livre, je me suis inscrit dans la ligne des classiques (aux USA). Sans le savoir, je me suis même relié quasiment à leur origine, car je suis entré en contact avec Edgar Schein, un descendant de Kurt Lewin, et un des trois créateurs d'Organization Development. Il m'a fallu quinze ans pour comprendre qu'en France tout le monde se fichait de ces travaux. Y faire référence était impoli.

J'avais fait la même erreur quinze ans plus tôt. En ces temps, je m'occupais d'algorithmes. J'avais tiré de mes études l'idée qu'ils étaient des démonstrations mathématiques. Je cherchais donc à appliquer les travaux faits sur le sujet. Nouvelle erreur. Mes collègues estimaient qu'il leur suffisait de suivre leur instinct. En France, un ingénieur est sélectionné sur sa compétence en mathématiques. Lui parler de mathématiques sous-entend qu'on le surclasse. Il n'y a rien de plus terrible.

La France refuse la parole d'autorité. Bien sûr, cela peut profiter au sophiste. Mais, si la science est efficace, elle le défera. Mais elle devra faire ses preuves.

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