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mardi 20 février 2018

Nudge

Je disais à une juriste que la législation peut être contre productive. Elle s'en étonnait.

C’est le problème de la France, depuis toujours. Particulièrement en ce moment. Le gouvernement essaie de simplifier la législation parce qu’elle étrangle la nation (le code du travail, par exemple, est devenu monstrueux). On a parlé de « choc de simplification ». En France on « gouverne par ordonnance ». Déjà Aristote en parlait dans ses « Politiques » : il vaut mieux une législation imparfaite comprise et appliquée qu’une législation parfaite que personne ne suit.

Il y a eu prise de conscience mondiale à ce sujet. L’économie comportementale en est peut être le nom. En s’intéressant à la mise en oeuvre des idées politiques, par exemple, on a découvert qu’elles ne marchaient pas (cf. mon billet sur Poor Economics). Commençons par comprendre les réflexes collectifs (la « culture » des anthropologues), et, ensuite, formulons la mesure d’une façon à avoir l'effet voulu. Voilà ce que l'on appelle « nudge » en anglais (« donner un coup de pouce », probablement).

Un exemple ? J'ai mené une étude de marché pour un financeur d’acquisitions de poids lourds. J’ai remarqué que si je disais qu’il vendait des « crédits avec assurance » personne n’était intéressé, « parce qu’il n’était pas un assureur » ; alors que si je disais « il vend des prêts coup dur », j’avais 100% d’intérêt : « vous êtes du métier ». Or, ce sont deux formulations de la même chose.

(En ces temps, cela me paraissait évident. Je n'avais pas compris que j'aurais pu gagner le prix Nobel. Défaut de rationalité.)

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