Un commentaire a attiré mon attention sur la question de la "peur". Je n'y avais jamais songé. De fil en aiguille j'ai pensé qu'il m'arrivait de faire peur. C'est surprenant, parce que l'on me dit que je suis aussi rassurant. Paradoxe ?
Je fais peur au grand personnage, notamment. L'explication est peut-être la suivante. Quand j'écoute quelqu'un, je cherche, inconsciemment, ce qu'il a d'admirable, l'histoire que je vais raconter sur lui. Or, chez l'homme puissant, je ne trouve rien. Et pourtant je fais des efforts. Je fronce le sourcil, je me creuse la tête. Je l'encourage à poursuivre. Je me dis que, comme en allemand, tant que je n'ai pas entendu la fin de la phrase, je ne peux rien comprendre. Mais elle ne vient toujours pas... Le propos me semble terriblement banal, il n'est pas rigoureux. Ce n'est pas cohérent avec la quantité d'études qu'a faite mon interlocuteur. Il y a sûrement quelque chose que je ne saisis pas... Ne pas trouver la complicité à laquelle il est habitué lui fait perdre contenance. Une fois, quelqu'un m'a dit : mais que devais-je répondre ? Comme s'il avait été l'élève et moi le professeur.
(En revanche, je trouve toute une richesse d'expérience et de réflexion dans le reste de la population. Ce à quoi elle ne s'attend pas.
Ce qui ne signifie pas que le haut personnage soit sans talents. Seulement, il ne les utilise pas. Ou il juge, peut-être, que la morale réprouverait ceux qu'il emploie. Ce que je crois erroné. Décidément, je suis irrécupérable.)
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