Réflexe conditionné. Mes amis libanais se disent phéniciens. Dès que j'ai vu le titre ce livre, je l'ai acheté. Et j'ai eu raison. Je l'ai lu avec grand intérêt.
Qu'est-ce que la Phénicie ? Une période, de moins mille deux cents à moins trois cent trente. Et quatre cités : Byblos, Tyr, Sidon et Arwad. Elles sont prises entre la montagne, et ses cèdres, une richesse, et la mer. Quatre mini Etats qui doivent cohabiter avec les grandes puissances de l'époque. Par ordre d'apparition : l'Egypte, l'Assyrie, Babylone, la Perse, puis la Macédoine d'Alexandre le grand. (En dehors de l'Egypte des origines, ces empires ne sont guère durables. Chaque nouveau roi doit, quasiment, repartir de zéro.) Elles sont à la fois rançonnées mais aussi ménagées. Car elles ont des atouts qui valent cher. Elles ont une marine, qui sert de force d'appoint aux grandes nations (qui n'ont que des armées de terre) et des colonies, et elles sont riches. De temps à autre, elles essaient de se libérer. Mais sans succès.
En fait, on sait peu de choses de la Phénicie. Elle a eu beau inventer l'alphabet, elle n'a pas parlé d'elle-même. On la connaît par les chroniques qu'ont tenues ses voisins. Elles ne parlent que de ses roitelets.
Ce livre est aussi une vue de l'histoire qui n'est pas celle à laquelle nous sommes habitués. Par exemple, les victoires grecques (Marathon...) dont on fait tant de cas n'étaient qu'un épiphénomène pour la Perse. De même Israël semble similaire aux Etats qui l'entourent. L'histoire est-elle écrite par les vainqueurs ou par ceux qui savent écrire ?